6 mai 2009
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« Avez-vous le sentiment d'appartenir à une minorité visible ? » Bientôt, cette question pourrait vous être posée au détour d'un sondage. A en croire une enquête menée par l'institut CSA pour le Conseil représentatif des associations noires (Cran) et dont les résultats ont été dévoilés hier, 65 % des Français ne verraient aucun inconvénient à répondre à cette question, si leurs réponses sont sur la base du volontariat, anonymes et sans constitution de fichiers. Le chiffre grimpe à 74 % chez les personnes qui disent appartenir aux minorités visibles.
« C'est un coup de tonnerre », analyse Patrick Lozès, président du Cran. La question des statistiques ethniques, puisqu'il s'agit bien de cela, fait en effet grincer des dents, à gauche comme à droite. On ne sait pas encore si l'étude préciserait combien de personnes se sentent noires, arabes, blanches. Le but affiché de cette mesure de la diversité basée sur le ressenti d'appartenance est de lutter contre les discriminations. Mais certains, comme le Haut Conseil à l'intégration, y voient le risque d'un « communautarisme » accru. Le sondage va en tout cas dans la droite ligne de l'outil de mesure que Yazid Sabeg, commissaire à la Diversité et à l'Egalité des chances, souhaite mettre en place, conformément aux voeux de Nicolas Sarkozy. La polémique est relancée.
