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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 15:10

Le conifère installé traditionnellement sur la Grand-Place de Bruxelles est remplacé cette année par une structure métallique lumineuse, suscitant des réactions parfois islamophobes.

C'est un sapin «électronique» de 24 mètres de haut qui remplacera cette année le traditionnel arbre de Noël de la Grand-Place de Bruxelles. Mis en avant à l'occasion de la célébration des fêtes de fin d'année dans la capitale belge, le Xmas Tree, un «sapin 2.0» en acier du label créatif 1024 Architecture, s'inscrit dans une démarche artistique qui a vocation à «dépoussiérer Noël», selon la municipalité.

Mais cette volonté de modernité initiée par le maire bruxellois, Freddy Thielemans, n'est pas du goût d'une partie de la population. C'est le cas d'une élue locale du parti chrétien-démocrate flamand CD&V, Bianca Debaets, qui a avancé l'argument du motif religieux à l'origine de cet abandon du sapin naturel, selon Le Soir . Pour la conseillère, tout a commencé quand l'appellation «Marché de Noël» a été remplacée par celle de «Plaisirs d'Hivers», balayant toute «référence à la fête de Noël». «Qu'arrivera-t-il ensuite? La suppression des œufs de Pâques parce qu'ils se réfèrent à Pâques?», demandait la conseillère municipale dans une interview à Brusselnieuws. Elle regrettait également la disparition de la crèche de la Nativité; une crèche qui sera pourtant montée comme chaque année, a rassuré le maire.

 

La suite sur http://www.lefigaro.fr/international/2012/11/12/01003-20121112ARTFIG00563-a-bruxelles-le-sapin-de-noel-fait-polemique.php

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13 juin 2012 3 13 /06 /juin /2012 12:53
Communiqué de France Nature Environnement (FNE)

FNE et ses associations membres vont mener des opérations pilotes pour réduire le gaspillage alimentaire. Ces opérations concernent trois sources de gaspillage : les foyers, les restaurants et la restauration collective. Présentation du dispositif.
UN TIERS DES ALIMENTS SONT PRODUITS POUR ÊTRE JETÉS
Qu'il s'agisse de la boîte de lardons cachée au fond du frigo ou des yaourts qui ont passé leur date limite de consommation (DLC), chaque année nous jetons en moyenne 7 kg de produits non déballés et non consommés par personne [Modecom 2007 de l'ADEME]. Ceci n'est que la partie émergée de l'iceberg car la FAO estime que du champ à l'assiette, c'est un tiers des denrées alimentaires qui sont perdues.



Ce gaspillage de nourriture constitue tout d'abord un scandale éthique et social dans la mesure où la souveraineté et la sécurité alimentaire ne sont pas assurées, ni dans le monde ni même en France. Le scandale est aussi économique car ce gaspillage a un coût. Ce gaspillage a aussi des impacts très importants sur l'environnement car il s'accompagne d'un gaspillage inutile de ressources et de pollutions.
DES OPÉRATIONS PILOTES POUR RÉDUIRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE
En 2012, France Nature Environnement en lien avec ses associations affiliées et en partenariat avec la Fondation Macif et le Ministère en charge de l'écologie, lance un projet d'opérations pilotes en foyers, restaurations collective et commerciale.
Ces opérations-témoins vont permettre d'intervenir pour réduire le gaspillage alimentaire des consommateurs et de la restauration, ce qui est nécessaire mais pas suffisant.
FNE demande à tous les acteurs de la chaîne et en particulier aux distributeurs, de se mobiliser pour réduire le gaspillage qu'ils génèrent. Le futur plan national de prévention des déchets ne pourra pas faire l'impasse sur cet enjeu majeur.
RÉDUIRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE À LA CONSOMMATION : UNE PRIORITÉ
Le gaspillage existe à tous les niveaux de la chaîne : à la production, à la transformation, à la distribution et à la consommation. La phase de consommation est l'une des plus importantes puisqu'elle représente plus d'un tiers du gaspillage alimentaire.
C'est pourquoi FNE a réalisé avec Verdicité, un bureau d'études, une analyse d'échantillons de nos poubelles qui révèlent que nous gaspillons majoritairement des restes de repas (1/4 environ du gaspillage des ménages à la maison et hors foyer), des fruits et légumes (1/4 également), des produits entamés (1/5) et enfin, des produits encore emballés, du pain et des liquides alimentaires.
Le recueil de ces données permettra à FNE et ses partenaires, d'une part de mieux cibler les actions à mener pour réduire le gaspillage alimentaire et, d'autre part, de sensibiliser le grand public à cet enjeu et aux solutions pour agir.
FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT FACE AU GASPILLAGE ALIMENTAIRE
France Nature Environnement a contribué à faire émerger ce sujet dans le débat public comme une priorité d'action.

En effet, depuis 2009, FNE étudie ce sujet préoccupant à l'ampleur jusque-là méconnue. Afin d'alerter l'opinion sur ce sujet, FNE a publié dès juin 2010 un dossier documentaire intitulé "Gaspillage alimentaire, pourquoi et comment agir ? " qui dresse un état des lieux, des enjeux et des pistes pour agir contre ce phénomène.

 

Vu sur http://www.legaulois.info/2012/05/gaspillage-alimentaire.html#more

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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 09:20

L’ancien secrétaire général du Groupement de recherche et d’étude pour la civilisation européenne  (GRECE) estime que l’extrême droite a besoin de son propre think thank.

Une structure comme le GRECE, destinée à créer et renouveler les idées pour la droite et l’extrême droite, manque à Pierre Vial. Il en fut secrétaire général pendant six ans (1978-1984) avant de le quitter, en désaccord avec Alain de Benoist sur la question de l’immigration.

Le GRECE, créé en 1968 et fer de lance de la Nouvelle droite, promu, entre autres, le concept d’ethno-différencialisme, d’anti-occidentalisme, d’une économie organique opposée au libéralisme, le néo-paganisme, dénonça l’égalitarisme, l’héritage judéo-chrétien pour mettre en avant celui des indo-européens. Si le GRECE existe encore officiellement et que sa revue de « vulgarisation », Éléments, est toujours éditée, il ressemble pour certains à une coquille vide, faute de congrès annuel.

Pierre Vial fait régulièrement référence aux travaux grécistes dans ses interventions publiques. Ainsi, lors de l’annonce de la plateforme électorale entre PdF, MNR et NDP, en juillet dernier, où il réaffirmait que la conquête culturelle était un préalable indispensable à la conquête politique. Même teneur lors de la journée de Synthèse nationale en novembre, où il rappelait l’importance de lire le communiste Antonio Gramsci, théoricien de cette dernière idée. Début février, dans une conférence consacrée à « l’évolution de la droite nationale», il expliquait avoir gardé « un excellent souvenir » du GRECE, qui a réalisé « un travail fondateur». Et de lancer l’idée d’une nouvelle structure, le « Cerf », pour « Centre d’étude, de recherche et de formation». Outre l’analogie des termes avec ceux du Groupement de recherche et d’étude pour la civilisation européenne, l’acronyme fait référence au néo-paganisme (Terre et peuple, association politico-culturelle menée par M. Vial, se fait la promotrice d’une conception folkiste de la société), le cerf étant l’animal symbole du dieu celtique Cernunnos, dieu de la fécondité. Pierre Vial:

Nous essayons de remettre en place une structure qui corresponde à ce besoin de laboratoire intellectuel et idéologique. Je crois que, dans les combats politiques que nous menons, [...] il faut un soubassement, en particulier pour nos jeunes militants, qui nous permette de leur apprendre les raisons du combat. [Lorsque l'on est] porté par une certaine conception du monde, une vision des choses, un certain sens à donner à la vie, même les difficultés passagères, les échecs, il y en a eu, il y en aura encore, cela fait partie de la vie, mais cela permet de se dire [qu'à] la base il y a du solide et que quoiqu’il arrive, ce solide, il restera.

La place à l’extrême droite pour les colloques ou clubs de réflexion n’est pourtant pas vacante. Du Club de l’horloge,  à la fondation Polémia, en passant par les différentes assises organisées par les Identitaires (immigration, nationalité). Sans oublier le plus médiatique d’entre-eux, le Club Idées nation, émanation du FN qui se propose d’étayer le programme du parti, et dont chaque réunion publique est conclue par l’intervention de Marine Le Pen. Pierre Vial nous précise ce qu’il compte mettre en place:

Il s’agit de répartir le travail, selon les compétences et les centres d’intérêt des personnes qui souhaitent participer (santé, défense, sécurité, culture, famille, Europe, etc). L’objectif proposé est de constituer un centre de documentation permettant d’élaborer des propositions destinées à être regroupées dans un document, du type plateforme politique. En somme, un programme de gouvernement, à soumettre ensuite à des responsables politiques pour qu’ils se prononcent sur ces propositions, pour ou contre, mais avec des arguments et justifications.

Julien Licourt


http://www.preference-nationale.net/2012/02/29/pierre-vial-veut-donner-un-successeur-au-grece

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 08:28
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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 13:20

Lorsque l'on essaie de caractériser le débat politique et idéologique qui se déroule actuellement dans les pays occidentaux, le mot qui vient le plus spontanément à l'esprit est celui de « totalité ». Nous sommes en présence d'un débat total. Entendons par là, non un débat de caractère ou d'esprit « totalitaire » (encore que la tentation totalitaire, malheureusement, n'en soit pas toujours absente), mais un débat qui, de plus en plus, porte aussi bien sur les domaines politiques traditionnels que sur des sujets qu'on avait antérieurement l'habitude de considérer comme « neutres ».


Il y a encore quelques années, les factions et les partis ne s'affrontaient guère que sur des questions directement politiques, telles que le système des institutions, le mode du gouvernement, le programme de législature, etc., tandis qu'un consensus tacite se faisait sur les structures élémentaires fondamentales. La famille était rarement remise en cause, on n’en discutait pas la valeur intrinsèque de l'école, de la médecine, de la psychiatrie. Enfin, on considérait qu'un accord pouvait facilement s'établir sur les vérités scientifiques. Cette situation a aujourd'hui complètement changé. Les sociétés modernes sont confrontées à une contestation qui ne récuse pas seulement telle ou telle modalité de pouvoir ou de gouvernement, mais qui s'attaque à la structure même de la société, qui affirme tour à tour qu'il n'a pas de différences entre les hommes, que l'autorité des parents sur leurs enfants est toujours injustifiée, que les malades mentaux sont moins fous que les gens normaux, que l'école est une insitution intrinsèquement « répressive », que le pouvoir est le mal en soi, et qu'enfin les faits scientifiques ne doivent plus être jugés selon leur degré de réalité, mais selon leur désirabilité au regard des idéologies à la mode.

Dans ces conditions la notion même de politique se transforme. On dit parfois aujourd’hui que « la politique a tout envahi ». Et c'est vrai, comme le remarque M.A. Macciocchi, que la politique semble partout passée « au poste de commandement ». Mais constater cette politisation générale, c'est du même coup reconnaître que la « politique » ne se fait plus uniquement dans ses lieux traditionnels. Les idéologies sont devenues conscientes d'elles-mêmes : tous les domaines de la pensée et de l'action, en tant qu'ils appartiennent à l'espace humain, se révèlent dotés d'une dimension idéologique. De ce fait, les secteurs d'activité ou de réflexion non directement politiques ont perdu, irréversiblement sans doute, la « neutralité » qu'on avait cru pouvoir leur attribuer. La neutralité est morte. Le seul fait d'appartenir à une école de pensée, de voter pour un parti plutôt que pour un autre, de professer une idée générale sur quelque sujet que ce soit, implique que une prise de position susceptible de s'étendre, de proche en proche, à tous les autres domaines.

On peut dès lors se demander si l'enjeu fondamental du politique se joue encore dans l'arène de la « politique politicienne ». Les compétitions électorales ne seraient-elles pas plutôt l'occasion de mesurer, de façon concrète, la résultante politique d'une action plus diffuse, de type « métapolitique », mise en œuvre ailleurs que dans le cercle étroit des états-majors de parti ?

Poser cette question, c'est évoquer l'existence d'un pouvoir culturel, qui s'est mis en place face au pouvoir politique et qui, d’une certaine façon, l’a précédé. C'est évoquer aussi la figure de celui qui fut le grand théoricien de ce « pouvoir culturel » : le communiste italien Antonio Gramsci, mort en 1937, et dont l'influence dans les milieux de la gauche européenne s’est révélée considérable – sinon décisive.


Comment l'esprit du temps transforme l'esprit des lois


Emprisonné sous le fascisme, Antonio Gramsci se livre à une réflexion en profondeur sur les causes de l'échec des partis socialistes et communistes pendant les années 1920. Les questions qu'il se pose sont celles-ci : comment se fait-il que la conscience des hommes soit « en retard » sur ce que devrait leur dicter leur « conscience de classe » ? Comment les couches dominantes minoritaires parviennent-elles à se faire obéir « naturellement » des couches dominées majoritaires ? Dans une société développée, quelles sont les voies de passage au socialisme ? Gramsci répond à ces questions en étudiant de plus près la notion d'idéologie et en opérant une distinction décisive entre « société politique » et « société civile ».

Par société civile (terme qu'il reprend chez Hegel bien qu'il ait été critiqué par Marx), Gramsci désigne l'ensemble du secteur « privé ». C'est-à-dire le domaine culturel, intellectuel, religieux et moral tel qu'il s'exprime dans le système des besoins, la mentalité collective, etc. La société politique, elle, recouvre les institutions et l’appareil coercitif de l’Etat. La grande erreur des communistes, dit Gramsci, a été de croire que l’Etat ne repose que sur son appareil politique. En fait, l'État « organise le consentement », c'est-à-dire dirige, tout autant par le moyen d'une idéologie implicite, ayant ses racines dans la société civile et reposant sur des valeurs admises et considérées comme « allant de soi » par la majorité des sociétaires. Il possède donc un appareil civil, qui englobe la culture, les idées, les mœurs et jusqu'au sens commun. L’Etat, autrement dit, n'exerce pas seulement son autorité par la coercition. À côté de la domination directe, du commandement qu'il exerce par le canal du pouvoir politique, il bénéficie aussi d'une sorte d'« hégémonie idéologique », d’une adhésion spontanée de la majorité des esprits à une conception du monde, à une vue du monde qui le conforte dans ce qu'il est. (Cette distinction, on le notera, n’est pas très éloignée de celle faite par Louis Althusser entre l’« appareil répressif d’Etat » et les « appareils idéologiques d’Etat », ce qui n’a d’ailleurs pas empêché Althusser de critiquer violemment Gramsci, à propos notamment de son « historicisme »).

Réalisant parfaitement que c'est dans la société civile que s'élaborent, se diffusent et se reproduisent les conceptions du monde, les philosophies, les religions et toutes les activités intellectuelles ou spirituelles qui contribuent à façonner le consensus social, Gramsci affirme, à l’encontre du marxisme orthodoxe, qu'au sein de la société la superstructure (rapports idéologiques et culturels) est dans une certaine mesure autonome par rapport à l'infrastructure (rapports économiques), et que dans certains cas c'est la première qui détermine la forme de la seconde. Il en découle que l'abolition de la propriété des moyens de production ne suffit pas à marquer le passage au socialisme. Il faut encore transformer les hommes, transformer les rapports sociaux et proposer un autre modèle de vie quotidienne.

Alors qu'« en Orient, l'État était tout, tandis que la société civile était primitive et gélatineuse » (lettre à Togliatti 1924), en Occident, et tout particulièrement dans les sociétés modernes ou le pouvoir tend à devenir diffus, le rôle joué par la partie « civile » de la superstructure sociale, celle qui détermine la mentalité de l'époque – l’esprit du temps –, est considérable. C'est de ce facteur que les mouvements communistes des années vingt n'ont pas tenu compte. Ils ont été induits en erreur par l'exemple de la révolution de 1917 : si Lénine, en effet, a pu s'emparer du pouvoir, c'est (entre autres raisons) parce qu'en Russie la société civile était pratiquement inexistante. Dans les sociétés occidentales modernes, la situation se présente différemment : il n'y a pas de prise du pouvoir politique possible sans prise préalable du pouvoir idéologique et culturel.

La Révolution de 1789 est un exemple : elle n'a été possible que dans la mesure où elle a été préparée par une « révolution des esprits », en l'occurrence par la diffusion de la philosophie des Lumières auprès des milieux aristocratiques et bourgeois représentant les centres de décision du moment.

En d'autres termes, un renversement politique ne crée pas une situation, il la consacre. « Un groupe social, écrit Gramsci, peut et même doit être dirigeant dès avant de conquérir le pouvoir gouvernemental : c'est une des conditions essentielles pour la conquête même du pouvoir » (Cahiers de prison). Dans cette perspective, remarque Hélène Védrine, « la prise du pouvoir ne s'effectue pas seulement par une insurrection politique qui prend en main l'État, mais par un long travail idéologique dans la société civile qui permet de préparer le terrain » (Les philosophes de l'histoire, Payot, 1975). Dans une société développée, le passage au socialisme ne s'opèrera ni par le putsch ni par l'affrontement direct, mais par une transformation des idées générales, équivalant à une lente subversion des esprits. L'avenir n'est plus à la guerre de mouvement, mais à la guerre de positions. Et l'enjeu de cette « guerre de positions » est la culture, considérée comme le poste central de commandement et de spécification des valeurs et des idées.

Gramsci récuse donc à la fois le léninisme classique (théorie de l'affrontement révolutionnaire), le révisionnisme stalinien des années trente (stratégie de « front populaire » ou de « programme commun ») et les thèses de Kautsky (stratégie du « vaste rassemblement ouvrier »). Parallèlement au « travail de parti », qui est un travail directement politique, il propose d'entreprendre un « travail culturel », consistant à substituer une « hégémonie culturelle prolétarienne » à l'« hégémonie bourgeoise », et qui aura pour but de rendre compatible la mentalité de l'époque (c’est-à-dire la somme de sa raison et de sa sensibilité) avec un message politique nouveau. Pour obtenir de façon durable la majorité politique, affirme Gramsci, il faut d'abord obtenir la majorité idéologique, car c'est seulement lorsque la société en place sera gagnée à des valeurs différentes des siennes propres qu'elle commencera à vaciller sur ses bases – et que son pouvoir effectif commencera à s'effriter. La situation, alors, pourra être exploitée sur le plan politique : l'action historique ou le suffrage populaire confirmeront – en la transposant au plan des institutions et du système de gouvernement – une évolution déjà acquise dans les mentalités.


La fonction des intellectuels


C'est évidemment aux intellectuels – à l'intelligentsia – que Gramsci demande de « gagner la guerre culturelle ». Il donne toutefois de cette catégorie une définition nouvelle, très large, Pour Gramsci, l'intellectuel se définit d'abord par sa fonction sociale (sa « dimension organique »), et par la place qu'il occupe au sein d'un processus historique. « Tout groupe social, qui naît sur le terrain originaire d'une fonction essentielle dans le monde de la production économique, écrit-il, se crée en même temps de façon organique une ou plusieurs couches d'intellectuels qui lui donnent homogénéité et conscience de sa fonction, non seulement dans le domaine économique, mais également dans le domaine social et politique » (Cahier 12).

Les intellectuels sont donc, dans un sens non péjoratif, les « commis » du groupe dominant : ce sont eux qui organisent « le consentement spontané des grandes masses de la population à la direction imprimée à la vie sociale par le groupe fondamental dominant » et qui, en même temps permettent « le fonctionnement de l'appareil de coercition de l'État ». La tâche de la nouvelle intelligentsia sera de conquérir la majorité idéologique, « terreau » sans lequel le pouvoir en place ne peut que dépérir. C'est au niveau de ces « intellectuels organiques » que Gramsci recrée le sujet de la politique et de l'histoire – « le Nous organisateur des autres groupes sociaux », pour reprendre une expression d'Henri Lefebvre (La fin de l'histoire, Minuit. 1970). Ce sujet n'est plus le Prince ni l'État, ni même le parti, mais l'avant-garde intellectuelle qui, par un lent « travail de termites » (évoquant la « vieille taupe » dont parle Marx), remplit une « fonction de classe » en se faisant le porte-parole des « groupes représentés dans les forces de production » et en donnant au prolétariat l'« homogénéité idéologique » et la conscience propre à assurer son hégémonie (terme qui, chez Gramsci, remplace et déborde celui de « dictature du prolétariat »)

Au passage, Gramsci détaille les moyens qu'il estime propres à la persuasion permanente: appel à la sensibilité populaire, renversement des valeurs courantes, création de « héros socialistes », promotion du théâtre, du folklore et de la chanson populaire, expression de nouvelles valeurs « métapolitiques » dans le domaine de la mode, de l'urbanisme, des spectacles, de la littérature, etc. Dans ses propositions, Gramsci s’inspire d’ailleurs de certains succès initiaux du fascisme italien (en 1914-15, il était assez proche du jeune Mussolini, alors leader socialiste révolutionnaire).

Au moment où il écrit – dans le courant des années trente –, Antonio Gramsci sait très bien que l'après-fascisme ne sera pas socialiste. Mais il pense que cette période, durant laquelle le libéralisme régnera à nouveau, sera une excellente occasion de pratiquer l'encerclement du pouvoir politique par le pouvoir culturel. D'abord parce que les tenants du socialisme et du communisme y seront moralement en position de force. Ensuite parce que les régimes libéraux, où le pluralisme politique est la règle, sont par nature ceux où l'intelligentsia a le plus de libertés d'exercer sa fonction critique, en même temps que ceux ou le consensus populaire est le plus évanescent.

Gramsci meurt le 25 avril 1937 dans une clinique italienne. Recueillis par sa belle-sœur, ses Cahiers de prison – trente-trois fascicules au total – vont exercer, après la guerre, une influence considérable, d'abord sur le PC italien qui, sous l’influence notamment de Palmiro Togliatti, va mettre en œuvre une stratégie politico-culturelle directement inspirée du « gramscisme », ensuite sur des fractions de plus en plus larges de la gauche et de l'extrême gauche des pays européens.

Si l'on s'en tient à leurs aspect purement méthodologique, les vues de Gramsci se sont révélées prophétiques. Aussi ne doit-on pas s'étonner de la part qu'elles ont pu prendre dans la redéfinition actuelle des stratégies de gauche et d'extrême gauche. La naissance d'un véritable pouvoir culturel dans tous les pays occidentaux, la recherche d'un nouveau « bloc historique » par plusieurs partis communistes européens, l'abandon par le PC français de la notion de « dictature du prolétariat », certaines évolutions tactiques des communistes espagnols et italiens, la multiplication et la diffusion des phénomènes « culturels » dérivés de Mai 1968, tous ces événements s'inscrivent, malgré leur caractère très divers, dans un contexte profondément marqué, entre autres, par la pensée de Gramsci, dont le point d'aboutissement logique est le renversement de la « majorité idéologique » par substitution de valeurs et transformation de l'esprit du temps. Il y a quatre ans, Bernard-Henri Lévy titrait l'un de ses articles : « Gramsci, c'est fini ! » (Le Quotidien de Paris, 5 Juillet 1974). On peut dire aujourd'hui : Gramsci, ça ne fait que commencer.

 

Alain de Benoist (Le Figaro magazine, 11-12 mars 1978)

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 14:25

Gaulois-une-expo-renversante.jpg

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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 11:21

Le président Nicolas Sarkozy a décoré mercredi onze personnalités intellectuelles et du monde du spectacle, qui "représentent beaucoup pour la culture française" et "tirent tout le monde vers le haut". Ces onze personnalités "représentent beaucoup pour la culture française. Elles font partie d'une même famille, la famille des gens qui essaient de tirer

tout le monde vers le haut", a affirmé M. Sarkozy après avoir remis les décorations de la Légion d'honneur ou de l'Ordre national du mérite. Ont été décorés de la Légion d'honneur le cinéaste Claude Lanzmann (Grand officier), l'accordéoniste Yvette Horner (Commandeur), le réalisateur Pierre Tchernia (Commandeur), la président d'Arte Véronique Cayla (Officier), l'auteur Humbgert Ibach (Chevalier), l'acteur et humoriste Robert Castel (Chevalier). Les personnalités qui ont reçu l'Ordre national du mérite sont l'écrivain Madeleine Chapsal (Grand'Croix), la philosophe Julia Kristeva (Commandeur), la cinéaste Euzhan Palcy (Officier), le chanteur et compositeur Gilbert Montagné (Officier) et l'artiste dramatique Niels Arestrup (Officier).

 

TF1 News 28/09/2011

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 22:02

Pourquoi l’administration n’a-t-elle pas bougé ? A Cosne-sur-Loire, c’est l’incompréhension dans le petit monde de l’archéologie bénévole, depuis qu’on a appris ce qui s’était passé dans la commune de Suilly-La-Tour, très exactement au hameau de Chailloy, sur le terrain Léon Rousseau.

Aujourd’hui décédé, Léon Rousseau a laissé le souvenir d’un homme passionné par sa terre et son histoire et, à la confluence des deux, par l’archéologie. A côté de son activité professionnelle, il avait, tout au long de sa vie, prospecté un vaste territoire, à la recherche d’objets et de vestiges. 

Au terme de son existence, il avait rassemblé une très importante collection de silex taillés, entre autres des pics à crochet spécifiques au Nivernais. Quand même respectable, la collection, qui représentait plus de cent vingt caisses, fut transférée dans les locaux associatifs du « Groupe de recherches archéologiques Condate », à Cosne sur Loire, pour être étudiée sur place par des collaborateurs du Service régional d’archéologie de Bourgogne et peut être constituer le fonds d’un musée à Cosne.

Des objets provenaient-ils du terrain de Léon Rousseau et surtout de la « motte », à la datation indéterminée, qui le dominait? Toujours est-il que, dans un environnement aussi riche en témoignages, une telle élévation avait forcément un intérêt et méritait un minimum d’investigation.

Aussi quand des archéologues bénévoles du cru eurent-ils connaissance de l’intention des agriculteurs ayant succédé à Léon Rousseau sur son terrain (son frère et son neveu) d’augmenter leur surface cultivable en arasant cette éminence, ils en informèrent le Service régional d’archéologie par une fiche de déclaration, pour prévenir la menace.

En vain, puisque la motte a été délibérément détruite sans aucune fouille préalable et sans que l’autorité administrative, pourtant informée, ait officiellement réagi. Indigné par ce saccage et cette négligence, qui paraît tomber sous le coup de l’art. 322-1 et 2 §3 du Code pénal auquel renvoie l’art. 114- 2 du Code du Patrimoine, une plainte a été déposée entre les mains du Procureur de la République de Nevers par le service juridique de la Fédération Européenne des Prospecteurs, pour destruction volontaire d’un site archéologique.

 

Source : http://www.metamag.fr/metamag-275-Scandale-archeologique-dans-la-Nievre-L%27administration-oublie-de-sauvegarder-un-site.html

 

18/06/2011

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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 10:46

Depuis les dernières vacances de février, le porc a été retiré des menus du restaurant scolaire de Séméac. La décision a été prise par la municipalité. Mme le maire s'explique.

Séméac - Fini le porc à la cantine, en plat principal

Depuis un mois, les enfants des écoles maternelles et primaires de Séméac ne mangent plus de porc comme plat principal à la cantine. Si du côté de la FCPE on ne condamne pas cette décision, la PEEP et d’autres parents d’élèves ne cachent pas leur surprise et leur désapprobation. Peut-on transiger avec la laïcité ? Les avis divergent à Séméac.
“Mon enfant adore le porc. Je ne comprends pas pour quelle raison du jour au lendemain, il a été décidé de supprimer cette viande”, explique une mère de famille.
Un père de famille est désabusé devant une telle décision.
“Nous sommes dans un pays laïque. L’école est laïque. Si la commune n’est plus capable de proposer deux plats comme elle le faisait jusqu’à maintenant, elle n’a pas pour autant à supprimer le porc, même s’il s’agit d’une décision provisoire. Sinon demain, il va falloir supprimer le bœuf car 10 enfants n’aiment pas ce plat.”

“Nous souhaitons que le porc soit réintroduit de façon normale et le plus rapidement possible”

D’autres parents, par contre, comprennent cette décision. “Je préfère cela que d’avoir des enfants qui ne mangent pas.”
Christophe Druilhet, chef de file de l’opposition au conseil municipal de Séméac, a appris cette décision un peu par hasard. “C’est une de mes patientes qui m’en a parlé. Cette parente d’élève n’était pas très contente. Son fils adore le cochon. Il ne comprend pas qu’il n’y ait plus de porc à la cantine. Elle m’a expliqué que ça commençait à faire du bruit et que des parents étaient prêts à faire une pétition. Le sujet n’a pas été discuté au conseil municipal. Je me suis renseigné et j’ai constaté qu’il a été abordé en bureau municipal où l’opposition ne siège pas. Il n’est pas question, dans ce compte rendu, de supprimer le porc. Il faut que les enfants d’origine musulmane puissent manger mais il ne faut pas pour autant supprimer le porc pour tous les autres. Nous souhaitons que le porc soit réintroduit de façon normale et le plus rapidement possible.”

 

La suite sur http://www.lasemainedespyrenees.fr/27042011Semeac---Fini-le-porc-agrave-la-cantine--en-plat-principal,7964.media?a=3882

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17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 20:46

Le Grand-parc fait son coming-out. Ses 385 hectares de terres cultivées et sa quinzaine de producteurs se convertissent à l'agriculture biologique et ses responsables lancent un label « Saveurs du Grand parc » pour promouvoir leurs productions. Explications.

"Dès la semaine prochaine nous allons presser notre première huile de chanvre, et l'année prochaine il y aura du miel. On a aussi un projet de pastoralisme. On veut réintroduire l'agriculture du 19ème siècle, des chèvres, qui auront pour but d'entretenir le parc, et des arbres fruitiers". Non, vous n'êtes pas dans une
communauté d'illuminés de la Drôme, mais au point presse du Symalim*. Le syndicat qui gère le Grand parc de Miribel-Jonage aux portes de Lyon, a annoncé, jeudi, dans un café très select du centre ville, son intention de passer d'ici 2014 au tout bio sur les 385 hectares de surfaces cultivées qu'il possède. 40% de ses terres devraient être certifiées dès l'année prochaine. En attendant, il y pousse de la luzerne, bio, évidemment.

A l'avenir, la quinzaine de producteurs qui possèdent des terres sur le Grand-parc envisagent d'y faire pousser des céréales bio, des légumineuses : petits pois, soja, tournesol... Du fourrage bio est déjà cultivé, il est vendu aux fermes biologiques de l'Isère qui en ont besoin pour alimenter leurs bêtes en produits bio, condition sine qua non pour garder leur label.

 

La suite sur http://www.lyoncapitale.fr/lyoncapitale/journal/univers/Actualite/Environnement/Miribel-Jonage-une-gigantesque-ferme-bio-aux-portes-de-Lyon

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