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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 12:01


IL AVAIT environ 45 ans. Il venait vraisemblablement de Pologne. Et il « habitait » depuis quelques semaines dans une tente de fortune sommairement aménagée sous les arbres. Le corps sans vie de ce sans-abri a été retrouvé hier en début de soirée dans le bois de Vincennes. A moins d’un kilomètre du périphérique parisien et à quelques dizaines de mètres seulement du cabanon où Francis, 50 ans, un autre SDF, avait été tué par les émanations de monoxyde de carbone d’un chauffage d’appoint, samedi dernier.


Ce nouveau drame porte à quatre le nombre de sans-abri retrouvés morts en Ile-de-France depuis le début du mois, dont trois dans le bois de Vincennes.


« Il s’agit avant tout d’un drame de la solitude »

Le corps du malheureux a été découvert par une équipe de l’association Emmaüs qui venait d’être mandatée par la Ville de Paris pour faire des maraudes dans le bois après les précédents drames. « Il s’agissait d’un simple repérage pour évaluer les besoins de notre mission. Nous avons découvert le sans-abri, mort, allongé sur le sol, au deuxième abri que nous visitions ! » explique Didier Cusserne, délégué général d’Emmaüs, qui s’est dit révolté par ces drames à répétition. « Ça fait un an que nous tirons la sonnette d’alarme sur le besoin de places d’hébergement. Et on continue à mourir dans les bois aux portes de Paris. »

Hier soir, les causes du décès du SDF dont la date pourrait remonter à plusieurs jours restaient inconnues. Le sans-abri, qui n’était connu ni des associations ni des services sociaux, vivait sous un dérisoire abri de branchages et de bâches. Il pourrait avoir été victime du froid. « Il s’agit avant tout d’un drame de la solitude », a réagi Christine Boutin, en soulignant la difficulté d’aller au devant d’une population « souvent désocialisée et cachée ». Dès hier soir, la ministre du Logement a demandé que les 400 ha du bois de Vincennes soient « passés au peigne fin » pour proposer aux sans-abri des places en centre d’hébergement.

De son côté, la Ville de Paris, qui a ouvert deux gymnases pour l’hébergement d’urgence (de nombreux lits y étaient inoccupés ces dernières nuits,) va également mobiliser son unité d’aide aux sans-abri pour participer à ce grand « ratissage » du bois. Selon les derniers recensements des services de police, soixante-six SDF (dont sept femmes) y vivraient en permanence. Les associations évoquent plutôt le chiffre de 200 personnes. « Ils sont souvent là parce qu’ils ont été expulsés des trottoirs de la capitale, parce qu’ils en ont marre des foyers, parce qu’ils ne veulent pas être ramassés par la police… » estimait hier Graziella Robert, responsable de la mission SDF de Médecins du monde, en réclamant un réexamen global du problème du logement. « Pour ces exclus, le bois est paradoxalement le dernier espace de dignité et de liberté. »


Le Parisien

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commentaires

J
Ce sont rarement des bananias que l'on voit dormir dans le métro.
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Y
<br /> Je suis tout à fait d'accord avec toi<br /> <br /> <br />