L'Histoire de l'Egypte ne date pas d'hier. A peu près huit mille ans, des premiers pasteurs proto-berbères fuyant le Sahara en phase d'assèchement, en passant par les pharaons, la domination romaine puis arabe, l'empreinte de Bonaparte et jusqu'au règne de Nasser. Vous saurez (presque) tout sur ce pays qui en a fait rêver plus d'un.
Bernard Lugan, africaniste de renom, nous fait ici une synthèse des connaissances se rapportant à l'Egypte.
J'ai noté quelques passages très intéressants, notamment :
« Au point de vue physique, les Egyptiens anciens étaients des « Blancs » de type « méditerranéen » à l'image de Ramsès II qui « était leucoderme (à peau blanche), d'un type méditarrenéen proche de celui des Berbères africains » (Desroches Noblecourt, 1996, p-50). Nous le savons :
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par l'étude des momies, ce qui permet d'affirmer que les mélanodermes1 étaient très rares,. Dans leur immense majorité, les momies égyptiennes sont en effet celles d'individus leucodermes2 ayant des cheveux lisses ou ondulés et non crépus. Quant aux squelettes, ils ne présentent pas de caractères négroïdes ;
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par l'étude des représentations artistiques. Les Egyptiens anciens avaient en effet des codes établis lorsqu'ils se représentaient, les homme en rouge et les femmes en teinte plus claire, parfois même blanche. »
D'autres exemples figurent dans le livre (pages 36 à 39).
Le passage sur Amenhotep IV Akhénaton est très instructif également :
« L 'impression qui se dégage de ses portraits est celle d'un être malingre au regard triste, à la tête énorme, disproportionnée, et aux lèvres épaisses et affaissées. Son ventre est mou et balloné. Souffrant de crises d'épilepsie de plus en plus violente, il est sujet aux visions hallucinatoires. Elles expliquent largement un parcours religieux d'illuminé qui va l 'amener à trahir la tradition égyptienne par le bannissement de ses dieux millénaires » .
En effet, Akhénaton (pseudo choisi par le leader du groupe de rap IAM) s'efforcera par tous les moyens de « faire évoluer la religion traditionnelle vers une forme de monothéisme, le soleil Aton devenant un dieu unique et universel ». Bernard Lugan ajoute : « En supprimant le panthéon égyptien au profit d'Aton, le dieu unique, le souverain, soutenu par son épouse Néfertiti, déclencha une véritable révolution monothéiste ». Il chassa le clergé d'Amon (dieu de Thèbes), ferma les temples de Karnak et choisi une nouvelle capitale à la place de Thèbes.
Mais « cette révolution religieuse et politique fut un échec car elle heurtait la croyance des Egyptiens en la survie après la mort ».
Akhénaton ne put donc pas parvenir à ses fins car après sa mort « la vengeance du clergé d'Amon fut à la hauteur des persécutions qu'il avait subies et tout ce qui pouvait rappeler le règne du pharaon fut supprimé, martelé et sa capitale rasée ».
Beaucoup plus tard, entre le Vème siècle et le Vième siècle, les chrétiens d'Orient se divisèrent entre chrétiens d'Egypte et ceux de Constantinople et du pouvoir byzantin. « Ces divisions dues en définitive à des confuses et artificielles querelles théologiques affaiblirent politiquement et moralement un monde chrétien oriental secoué par des haines telles qu'elles lui feront perdre de vue le danger représenté par les conquérants musulmans. En moins de deux siècles, [...] les luttes intestines qui se transformeront parfois en massacres préparèrent en effet largement le terrain à la conquète arabe ».
L'auteur ajoute que « les conséquences du concile de Chalcédoine3 furent donc considérables car, à sa suite, l'Empire d'Orient fut considéré en Egypte comme une puissance occupante et les coptes firent tout pour l'affaiblir, favorisant ainsi la conquête arabo-musulmane ».
Bernard Lugan nous parle ensuite longuement de la progression rapide de l'Islam en Egypte. Puis il termine sur les différents présidents qui ont gourverné ce pays juqu'en 2001.
Un livre à conseiller donc à tous ceux qui s'intéressent de près à l'histoire mouvementé de ce pays.
Yanndarc
Le 12/05/2006
Bernard Lugan est maître de conférence hors classe à l'Université de Lyon III, où il enseigne en histoire et géostratégie de la francophonie. Docteur en histoire et docteur d'État ès lettres, cet africaniste a enseigné pendant onze ans (1972/1983) à l'Université nationale du Rwanda, pays où il a notamment effectué des fouilles archéologiques et auquel il a consacré ses deux thèses.
Pour plus d'infos : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Lugan
Histoire de l'Egypte, des origines à nos jours.
Editions du Rocher; 2002, 293 pages, 22 euros.
1Coloration noirâtre de la peau
2Coloration clair de la peau
3Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Concile_de_Chalc%C3%A9doine
