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29 mai 2009 5 29 /05 /mai /2009 16:39

Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire visant des retombées en France et au Luxembourg de la fraude imputée au financier américain Bernard Madoff, a annoncé le bureau du procureur.

Les poursuites sont engagées pour "abus de confiance aggravé, escroquerie aggravée, recel en bande organisée, blanchiment en bande organisée". Un juge d'instruction financier sera désigné ultérieurement.

La procédure fait suite à une plainte déposée en janvier et visant la banque suisse UBS, qui a déjà fait l'objet d'une enquête préliminaire du parquet et de la police.

Elle émane d'une épargnante française déclarant avoir perdu 540.000 euros en 2006, somme que l'UBS a placée dans la société de Bernard Madoff, via Luxalpha, un fonds basé au Luxembourg.

Cette démarche était illégale et constitue une escroquerie et un abus de confiance, estimait dans sa plainte Me Jean Reinhart, avocat de la plaignante.

La banque suisse, qui n'a pas souhaité commenter l'affaire, déclarait dans ses documents investir "principalement en valeurs mobilières cotées ou listées aux Etats-Unis".

Me Reinhart estime donc que les épargnants ont été trompés puisqu'ils n'ont jamais connu le recours à Madoff.

Un expert financier, Harry Markopolos, avait décrypté la fraude imputée à Madoff dans un document transmis en 2005 à la SEC, le "gendarme" de la Bourse américaine, souligne l'avocat.

Me Reinhart estime donc que l'UBS "a forcément réalisé ce même travail et obtenu les mêmes conclusions".

SAISIE DES BIENS DE MADOFF EN FRANCE ?

La désignation d'un juge d'instruction, indépendant par son statut et qui possède davantage de pouvoirs d'enquête que le parquet, accentue la pression sur les banques et organismes financiers français.

Le juge d'instruction est aussi habilité à traiter des procédures de demande de saisie des biens détenus par Bernard Madoff en France, notamment un yacht et une villa à Antibes, sur la Côte d'Azur. Cette villa fait l'objet d'une promesse de vente à un homme d'affaires russe pour 1,1 million d'euros, ce qui a amené Me Reinhart à en demander la saisie.

Le parquet garde sous son contrôle deux autres enquêtes préliminaires liées au scandale Madoff.

La première ouverte mi-mars a donné lieu à une perquisition le 26 mars au siège de BNP-Paribas à Paris. Elle fait suite à une plainte pour "faux et usage de faux" déposée par l'un des clients de la BNP, qui dit avoir perdu deux millions d'euros en raison de tromperie sur l'investissement demandé dans un fonds opérant chez Bernard Madoff.

La seconde concerne une société financière parisienne qui aurait conseillé à un commerçant de placer toutes ses économies dans un fonds spéculatif ayant lui-même placé son argent chez Bernard Madoff.

Soupçonné d'une escroquerie évaluée à 65 milliards de dollars et qui a frappé des établissements financiers du monde entier, Bernard Madoff est en prison aux Etats-Unis depuis le 12 mars. Il a plaidé coupable. Le verdict le concernant sera rendu le 16 juin, sans procès.

En France, les pertes globales sont évaluées à 500 millions d'euros par l'Autorité des marchés financiers (AMF).

Parmi les célébrités, l'ancien couturier Daniel Hechter a reconnu dans les médias avoir perdu dans la fraude une partie de sa fortune. Liliane Bettencourt, dont la famille est le principal actionnaire du géant des cosmétiques L'Oréal, est aussi parmi les victimes.

 

Reuters

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