Neuf personnes soupçonnées d'avoir participé à l'agression raciste d'une famille d'origine marocaine en 2005 dans le Nord étaient en garde à vue mardi soir à Lille, parmi lesquelles deux gendarmes adjoints suspendus lundi de leurs fonctions, selon des sources concordantes.
Alors que lundi six personnes avaient été arrêtées, la police a procédé mardi à quatre nouvelles interpellations. Elle a par ailleurs remis en liberté une jeune fille arrêtée lundi.
Parmi les suspects interrogés par la sûreté urbaine de Lille figurent deux gendarmes de 22 ans, un homme et une femme, des adjoints volontaires sous contrat d'un an, renouvelé depuis 2004.
La hiérarchie de la gendarmerie a annoncé les avoir suspendus lundi de leurs fonctions. "C'est une affaire grave. Ceux qui, dans nos rangs, ont des comportements scandaleux doivent être éliminés (...) Nous devons nous montrer extrêmement fermes, indépendamment des poursuites judiciaires", a déclaré le général Marc Watin-Augouard, commandant de la gendarmerie pour le Nord-Pas-de-Calais.
Le jeune homme servait dans une brigade de gendarmerie des transports aériens, affectée à la surveillance de l'aéroport de Lille-Lesquin. Sa collègue était employée au Centre régional d'information et de coordination routières (CRICR) de Villeneuve-d'Ascq (Nord).
"Ils ne sont pas considérés comme des professionnels, ce sont des emplois jeunes, mais ils ont l'ardente obligation de respecter les règles de déontologie" comme tous les gendarmes, a ajouté M. Watin-Augouard.
Selon le général, "ils n'avaient jamais eu de problèmes avant" et "rien ne nous permettait d'imaginer ce type de comportement".
Aux domiciles de certains interpellés, notamment chez le gendarme -"l'un des incitateurs" de l'agression selon le général-, les policiers ont retrouvé des insignes et un drapeau nazis, des documents relatifs aux idéologies extrémistes de droite ainsi que des photos où ils effectuent le salut hitlérien.
Le gendarme porte sur le torse un tatouage d'inspiration nazie, selon une source proche de l'enquête.
Dans la nuit du 10 au 11 décembre 2005, alors qu'ils sortaient d'une fête à Faches-Thumesnil, sept membres d'une famille d'origine marocaine, dont une femme de 68 ans, avaient été frappées, leur voiture cassée, sous des insultes à caractère raciste. Certains des interpellés ont eux-mêmes qualifié l'agression de "ratonnade", selon le procureur de la République de Lille, Philippe Lemaire.
Selon une source proche de l'enquête, parmi les quatre nouveaux interpellés figurent deux jeunes hommes de 22 ans et 24 ans et une jeune fille de 20 ans. Au moins l'un d'eux appartiendrait aux "Dogues virage est", une branche des supporteurs lillois connue pour son extrémisme.
Le vice-président de SOS Racisme, Patrick Klugman, a annoncé son intention de se porter partie civile dans cette affaire "car ce genre d'actes commis par des membres des forces de l'ordre (...) représente un stade de gravité tout à fait particulier".
© 2007 AFP
Je suis persuadé que c'est la famille marocaine qui est venue foutre le bordel !
