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11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 10:59

Pour le préfet de région, Jacques Gérault, c'était autant un problème d'image que de salubrité publique. La présence de prostituées souvent d'origine africaine ou en provenance des pays de l'Est faisait désordre et à l'automne dernier, de multiples descentes de police dans le quartier de Perrache ou de Confluence ont fait le reste. En quelques semaines, les péripatéticiennes ont quitté les lieux pour trouver des terres moins surveillées. Dans l'Est Lyonnais comme à Corbas, ou dans le val de Saône, dans le Rhône, comme dans l'Ain.
Problème, si, à Lyon, cette prostitution sous surveillance était à peu près maîtrisée, cela n'est plus le cas. Loin de là. C'est ainsi qu'entre Villefranche-sur-Saône et Mâcon, les riverains ont vu arriver camionnettes et clients. « Au début, on croyait qu'elles venaient pour les vendanges. On s'est trompé, elles sont restées, » explique un observateur de Belleville. Aujourd'hui par exemple, entre Romanèche-Thorins et Thoissey, les deux kilomètres qui séparent les deux départements « hébergent » quotidiennement jusqu'à cinq camionnettes, souvent habitées par des Africaines. A Corcelles-en-Beaujolais, ou Lancié, les prostituées ont aussi pris leurs quartiers.
Une cohabitation, une surpopulation plutôt, qui ne se fait pas sans heurts, car visiblement, il n'y a pas de place pour tout le monde. Aux premières tensions verbales entre prostituées, a rapidement succédé une véritable guerre pour la défense de leur « territoire ».
Au printemps dernier, à Viriat, une camionnette était déjà partie en fumée sans qu'on puisse identifier l'incendiaire. Mais cette fois dans le val de Saône, les choses sont beaucoup plus sérieuses. En cinq mois, au moins quatre camionnettes ont été brûlées sur le périmètre pré-cité. Et la surveillance renforcée des gendarmes du Rhône et de l'Ain qui constatent avec une certaine impuissance la situation, n'a pu mettre fin aux incendies de véhicules.
Entre Noël et le jour de l'An, une camionnette a encore brûlé. Enfin, hier matin à l'aube, un pêcheur découvrait un nouveau fourgon incendié sur la commune de Saint-Etienne-sur-Chalaronne. Vérifications faites, et sans surprise, les gendarmes de la compagnie de Trévoux établissaient que le véhicule qui avait été volé quelques heures plus tôt était la propriété d'une prostituée camerounaise. Au regard du nouvel incendie d'hier, la guerre des « exilées » de Lyon n'est pas près de s'arrêter.

Le Progrès
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