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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 15:18

Séisme politique en Belgique. Le triomphe historique de la N-VA, le parti séparatiste flamand, dimanche lors des législatives anticipées, pourrait contraindre les francophones à accepter l'autonomie accrue réclamée par les néerlandophones. La N-VA (Nouvelle Alliance flamande) devient la première force politique du pays, avec 27 sièges à la Chambre des représentants, un de plus que le .



Selon les résultats officiels, portant sur 96,5% des bulletins dépouillés, les indépendantistes décrochent 28,3% des voix en Flandre. Loin devant les chrétiens-démocrates de l'actuel Premier ministre Yves Leterme (17,5% des suffrages).


Le Nord et le Sud dos à dos


Après deux ans d'impasse institutionnelle sur fond de clivages ethniques, le pays est clairement divisé en deux. Au Nord, les Flamands ont majoritairement voté pour la droite séparatiste et antimonarchiste. Au Sud, les Wallons (francophones) pour la gauche sociale. Les Belges sont plus que jamais dos à dos. «Ce sont des résultats extraordinaires !» a clamé le chef de file de la N-VA Bart De Wever, 39 ans, accueilli en héros par ses partisans. Le mouvement prône dans un premier temps la transformation de du royaume belge en un État «confédéral» où l'essentiel des pouvoirs serait confié aux régions, pour permettre à la Flandre de voler largement de ses propres ailes; puis, à terme, la disparition de la Belgique.

En additionnant les voix de la N-VA, du parti d' Vlaams Belang (12,7%) et d'un parti populiste -la Liste De Decker créditée de 3,7%-, les partis prônant d'une manière ou d'une autre l'indépendance de la Flandre représentent près de 45% de l'électorat flamand. Or la Flandre compte 60% de la population belge.


La fin de la solidarité


Certes, le lion des Flandres ne fera pas la pluie et le beau temps. Mais au Parlement où la majorité des deux tiers est nécessaire, Bart De Wever est en mesure d'imposer des réformes allant dans le sens de son programme : la fin de la solidarité entre le nord néerlandais et le sud francophone, moins riche et affecté par deux fois plus de chômage, en termes de retraite, de système de santé et de chômage.

Les partis de Flandre, de Wallonie et de Bruxelles vont devoir s'entendre et se lancer dans de délicates négociations pour tenter de former un hypothétique gouvernement. La crise politique risque de devenir encore plus inextricable, en creusant davantage le fossé entre les deux groupes linguistiques, les néerlandophones qui composent 60% des quelque 10 millions de belges, et les francophones. Et en augmentant les craintes d'un éclatement du pays fondé en 1831.

Les tractations ont débuté dès dimanche. Les socialistes, arrivés largement en tête en Wallonie et à Bruxelles, ont tendu la main aux Flamands en vue d'entamer des discussions. Elio Di Rupo s'est dit prêt à «un accord équilibré» avec les Flamands en vue de réformer le pays et a implicitement offert ses services pour devenir Premier ministre. «Une grande partie de la population flamande souhaite manifestement que notre pays évolue sur le plan institutionnel», a-t-il observé au siège bruxellois du Parti socialiste, ajoutant : «Pour stabiliser notre pays, ce message doit être entendu». «Ensemble, Flamands, Bruxellois et Wallons, nous devons avoir le courage de conclure un accord équilibré», a-t-il lancé.

D'autres scénarios sont possibles. Les partis de gauche pourraient tenter de s'allier contre la droite décomplexée du N-VA. Dans tous les cas, la tâche du roi Albert II, qui entame ses consultations pour former un gouvernement, sera difficile. D'autant plus que la Belgique prend en juillet la présidence tournante de l'Union européenne et doit affronter une crise économique.


Les résultats du scrutin :


1/ Résultats en Flandre néerlandophone:


N-VA (indépendantistes): 28,3%

CD&V (chrétiens-démocrates) 17,5%

Sp.a (socialistes flamands) 15,0%

Open VLD (libéraux) 14,0%

Vlaams Belang (extrême droite) 12,7%

Groen (écologistes) 7,0%

Liste Dedecker 3,7%

 


2/ Résultats des francophones:


Parti socialiste: 36,5%

MR (libéraux) 24,8%

CDH (centristes) 14,8%

Ecolo (écologistes) 12,8%

Parti populaire (droite) 3,4%

 

leparisien.fr

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