Trois siècles de bronze français, de la Renaissance au Siècle deslumières, sont évoqués au musée du Louvre dans la première exposition de cette ampleur jamais réalisée sur le sujet, fruit d'une recherche scientifique internationale d'une dizaine d'années.
"Bronzes français, de la Renaissance au Siècle des lumières" (24 octobre - 19 janvier 2009) rassemble près de 150 sculptures venant notamment de prêts exceptionnels des collections royales anglaises et des musées de Dresde, aux côtés des riches collections du musée du Louvre et de Versailles.
Le parcours, chronologique, démarre à Barthélemy Prieur (1536-1611) qui outre ses portraits en bronze d'Henri IV ou de Marie de Médicis, lance le goût en France du petit bronze décoratif, avec des scènes de genres - "Paysanne trayant une vache" - que l'on croyait jusqu'à présent flamandes.
Les grands noms de la sculpture française - Goujon, Girardon, Michel Anguier, Houdon - sont déclinés à travers l'histoire de ces trois siècles de bronze et son utilisation pour le portrait royal, les monuments, le bronze décoratif, le décor de tombeau, etc.
L'exposition présente la particularité de s'intégrer par endroits dans les collections permanentes, permettant ainsi au visiteur de comparer le bronze aux marbres de l'époque.
Le bronze français, "contrairement à l'italien ou au germanique, a été très peu étudié", indiquent à la presse les commissaires de l'exposition Geneviève Bresc-Bautier et Guilhem Scherf.
Un groupe de recherche international, avec des spécialistes français, anglais et allemands, s'est mis en place en 2000, sillonnant tous les grands musées du monde pour y examiner les oeuvres françaises.
L'exposition, qui se rendra ensuite chez ses partenaires du Metropolitan Museum of Art de New York (23 février - 24 mai) puis du Getty Museum de Los Angeles (30 juin - 27 septembre), est le fruit de cette recherche.
De nouvelles attributions d'oeuvres jusque là anonymes ou mal attribuées sont ainsi proposées, des restaurations ont été effectuées pour l'occasion. Le catalogue de l'exposition, qui détaille ces recherches, devient ainsi un livre de référence.
Au delà de la recherche scientifique, le visiteur peut pour de nombreuses pièces les contempler pour la première fois, soit qu'elles soient non visibles au château de Windsor, soit qu'elles soient juchées en haut de colonnes.
(tlj sauf le mardi de 9h00 à 18h00, nocturnes jusqu'à 22h00 les mercredi et vendredi. Accessible avec le billet des collections permanentes. Catalogue : 480 pages. Somogy/Musée du Louvre Editions, 39 euros.
AFP
La 35e édition de la FIAC (Foire Internationale d'Art Contemporain), optimiste en dépit de la crise financière, ouvre jeudi à Paris et jusqu'à dimanche, drainant comme à l'accoutumée des dizaines d'événements, ventes aux enchères, expositions et foires off.
La manifestation parisienne se divise pour la troisième fois entre le Grand Palais et sa nef où se concentrent les galeries plus prestigieuses et les tentes de la Cour Carrée du Louvre, dévolues à l'art contemporain plus émergent.
La foire reçoit 189 galeries - 72 françaises et 117 étrangères - avec un retour remarqué des américaines. Les Etats-Unis, l'Allemagne et l'Italie prennent la tête des 21 pays représentés, hormis la France. La Slovénie fait son entrée et 42 galeries sont des nouvelles venues, signe d'une sélection accrue.
Sur les stands du Grand Palais, le collectionneur peut trouver Picasso, Picabia, Fontana, Atlan, Louise Bourgeois, Joan Mitchell, Jean-Michel Basquiat, Kirchner, Buren, Calder, etc. Dans la Cour Carrée, Eric Baudart, Didier Marcel, Pierre Bismuth, Daniel Firman, Stephan Thidet, Tania Mouraud.
Le tout pour des centaines voire des millions d'euros, que débourseront - ou non - les collectionneurs.
"Entre nous, la crise, on ne parle que de cela", dit un galeriste parisien spécialisé dans le très contemporain.
"L'offre est là, la demande est là. Comment va se passer la rencontre ? Je ne sais pas, mais les protagonistes sont là", affirme de son côté le commissaire général de la FIAC Martin Bethenod. "Les collectionneurs n'achètent pas une oeuvre d'art comme on achète des actions, simplement pour la valeur qu'elle est susceptible de prendre", dit-il.
Au Grand Palais, les galeristes sont attentifs mais optimistes. John Cheim (Cheim and Read, New York), vend un Joan Mitchell pour 4,5 million d'euros. "Elle continuera à monter, parce que c'est une grande artiste", dit-il.
"Les véritables collectionneurs sont toujours très actifs", assure Angela Westwater (Sperone Westwater, New York) qui propose une vidéo de Bruce Nauman à 500.000 euros. "Ils prennent peut-être plus de temps", concède-t-elle.
"Ceux qui ont de très belles pièces à des prix raisonnables n'auront pas de difficultés, ceux de l'entre-deux seront touchés", résume Marwan Hoss (Paris).
Les spécialistes du jeune art contemporain attendent. "Cela dépend du collectionneur", dit un galeriste. A Londres, ce sont les "golden boys" qui ont acheté et n'ont plus d'argent. En Italie, ce sont les professions libérales qui en ont toujours. La France "est entre les deux, on va bien voir", dit-il.
Pour ne pas passer à côté du public, la FIAC offre à la contemplation des Parisiens 17 sculptures monumentales installées au jardin des Tuileries.
Comme chaque année, le prix Marcel-Duchamp, qui récompense un artiste contemporain, sera proclamé à la FIAC où l'Etat et le CNAP (Centre national des arts plastiques) achèteront des oeuvres pour les collections nationales.
En marge, trois foires off - Show Off, Slick, Art Elysées - jouxtent les pavillons officiels, Artistbook propose des livres d'artistes au Centre Pompidou et enchères ou expositions diverses s'organisent à travers Paris.
AFP
Une vingtaine de grands chefs ont offert jeudi un déjeuner de haute tenue aux députés de l'Assemblée nationale, organisé pour renforcer leur soutien à la candidature de la gastronomie française au patrimoine immatériel de l'Unesco.
La manifestation était organisée par le cofondateur du guide GaultMillau, Christian Millau, à l'Hôtel de Lassay, la résidence du président de l'Assemblée nationale. Les chefs Michel Guérard, Joël Robuchon, Guy Savoy et Marc Veyrat étaient réunis aux fourneaux.
Le président de l'Assemblée Bernard Accoyer et la ministre de l'Economie Christine Lagarde, conviés, ont décliné l'invitation en raison du contexte économique, a indiqué M. Millau à la presse. Il a précisé que pas un centime d'argent public n'avait été engagé dans cette opération financée par plusieurs sponsors.
Dans une brève allocution, Christian Millau a appelé à "soutenir une cause, une bonne cause: celle de ce bien national qu'est la gastronomie". "Ce n'est pas une affaire futile", a-t-il ajouté mais une "originalité française à vocation universelle, qui s'inscrit dans la tradition de notre culture".
Le projet de candidature française avait été annoncé en février par le président Nicolas Sarkozy. Le dossier devrait être déposé en août 2009 et l'Unesco devrait faire connaître sa décision début 2010.
Aucune culture gastronomique n'a pour l'instant été inscrite au patrimoine immatériel de l'humanité.
AFP
C'est bien connu : pour faire du bon vin, il faut du beau raisin. Pour le moment, c'est le vigneron, fort de sa connaissance du terroir et de ses parcelles, qui effectue cette sélection indispensable à la qualité de ce qui fait un bon (ou un mauvais) millésime. Mais à l'avenir, les satellites d'observation optique, comme Spot 5, pourraient l'aider grandement dans sa tâche, comme le prouve le service Oenoview testé depuis deux ans en situation réelle par Infoterra, une filiale d'Astrium.
«Le satellite permet d'accéder rapidement à une information qu'il faudrait, normalement, mettre vingt ou trente ans à acquérir de façon empirique», explique Stephen Carrier, qui vient de reprendre la gestion du domaine du château de Fieuzal, dans le vignoble de Pessac-Léognan (Bordeaux) et qui teste Oenoview pour la première fois cette année.
Du haut de son orbite terrestre, le satellite fournit une image précise et instantanée de l'état végétatif du vignoble à l'échelle d'une parcelle ou d'un terroir de plusieurs milliers d'hectares. «On compare ce que l'on voit du haut du ciel à un modèle de croissance idéal de la plante fondé sur divers paramètres biophysiques, comme la quantité de feuilles au mètre carré ou la fraction de couvert végétal par unité de surface», explique Henri Douche, responsable du développement d'Oenoview chez Infoterra.
Avec cette information, le viticulteur ou le gérant de cave coopérative peut visualiser les différences de qualité du raisin entre plusieurs parcelles, voire à l'intérieur d'une même parcelle, et procéder ainsi à des vendanges séparées. «Cet outil formidable va nous permettre de récolter le raisin à un stade de maturité optimal selon les différents cépages et de sélectionner les grappes qui correspondent exactement à la qualité du vin que l'on cherche à obtenir. On fait du jardinage de précision, en quelque sorte», poursuit Stephen Carrier.
Pour Jacques Rousseau, responsable du département vignes et vins à l'Institut coopératif du vin (ICV), «la connaissance précise du potentiel de chaque parcelle est essentielle si l'on veut obtenir un vin de qualité, surtout vu l'évolution du marché mondial, de plus en plus compétitif.»
L'an dernier, grâce à Oenoview, la cave coopérative des vignerons du Mont Tauch (Aude), a pu classer l'ensemble des parcelles de ses adhérents selon deux niveaux d'homogénéité. Alors qu'auparavant toutes les récoltes étaient mélangées, cette fois-ci, les vendanges ont été réceptionnées et vinifiées dans des cuves séparées en suivant le même protocole. Le résultat a été spectaculaire : la différence entre le vin issu des «bonnes» vignes et l'autre était perceptible même pour un non-spécialiste.Du coup, la coopérative a renouvelé l'expérience cette année, sauf que le raisin de classe 1 sera vinifié selon un protocole différent pour tirer le maximum de son potentiel.
«Nous allons proposer ce type de services à nos coopératives adhérentes ainsi qu'aux négociants qui achètent le raisin, poursuit Jacques Rousseau. Car outre la qualité du vin, Oenoview permet aussi de mieux gérer les intrants (fertilisation, traitements phytosanitaires), de faire des tailles différenciées et, au final, de faire baisser les coûts de production.»
L'objectif est d'offrir le service à un tarif maximal de 30 euros par hectare. «Nous voulons démocratiser l'usage de l'imagerie et ne pas la réserver à une élite», ajoute M. Rousseau.
Pour Gil Denis, responsable du programme Copernicus (lire ci-dessous) chez Astrium/Infoterra, Oenoview est «une bonne illustration de l'espace utile pour le citoyen comme pour le décideur politique».Depuis cinq ans, sa société propose un outil de gestion identique, Farmstar, destiné cette fois aux grandes cultures (337 000 hectares en 2008) et adopté par près de 8 000 agriculteurs. En leur permettant d'apporter les engrais au moment optimal pour la plante, ces derniers ont pu accroître leurs rendements tout en réduisant les risques de pollution par les nitrates.
Pour le ministère de la Culture, cela tourne à l’humiliation. Lundi, la conférence de presse organisée par Christine Albanel à Bobigny, pour présenter le projet de rapprochement entre la Comédie-Française et la MC 93, avait donné lieu à un concert de voix discordantes (Libération du 7 octobre).
La maire de Bobigny était enthousiaste, le président du conseil général, dubitatif, la ministre et Muriel Mayette, administrateur de la Comédie-Française, plutôt vagues. Patrick Sommier, directeur de la MC 93, rappelait qu’il n’avait tout simplement pas été consulté. Cependant, des dizaines d’artistes et de directeurs de théâtres publics manifestaient à la MC 93 leur incompréhension. Seul le dossier de presse - contenant une version écrite du discours de Christine Albanel très différente de celui prononcé - présentait la «prochaine installation de la Comédie-Française dans l’actuelle MC 93» comme pratiquement acquise. On peut, de fait, lire sur le site du ministère de la Culture les détails de cette installation.
Pour Denis Podalydès, figure emblématique de la Comédie-Française, c’est la goutte qui a fait déborder le vase. Une pétition, aux termes très vifs, a été signée par une majorité des comédiens de la troupe: «[…] Nous refusons de nous installer dans un théâtre contre ceux qui le dirigent, le font vivre. La publication de ce projet, annoncé comme décidé et imminent, a plongé les uns dans la stupéfaction, l’incompréhension, les autres dans la colère, la révolte […]. La situation est telle aujourd’hui qu’il nous paraît nécessaire de décliner la proposition de l’Etat, dans un premier temps, de nous concerter dans un second temps, avec l’ensemble des personnes concernées, […] afin d’étudier les moyens de ne pas laisser la MC 93, riche d’histoire, d’exigence et de vie, disparaître peu à peu, purement et simplement, comme il semblerait programmé.»
Un camouflet sans précédent pour Muriel Mayette, qui a de son côté publié un communiqué où elle dit «partager le sentiment de la troupe [mais] la polémique médiatique ne doit pas entamer la générosité d’une utopie artistique et historique».
Denis Podalydès estime qu’il était du devoir de la troupe de s’exprimer, pour couper court à «tout soupçon de forfaiture à l’égard de nos frères du théâtre public». «Il existe dans la maison une règle de réserve dont il est nécessaire de sortir. Nous sommes tombés des nues en découvrant sur le site du ministère un projet imminent et structuré. Nous avions eu une seule réunion du comité (qui regroupe l’administrateur, le doyen et six sociétaires de la troupe,ndlr), il y a quelques mois, où la possibilité avait été évoquée, comme une sorte de soutien à la MC 93. Mais nous n’en avions jamais reparlé. Improvisation, désordre, précipitation, volonté de monter les uns contre les autres: c’est insupportable.» En somme, pas de mariage, un enterrement et un gros chapeau à avaler pour Muriel Mayette, et surtout pour le ministère de la Culture. Sans rancune ?
Libération
Yannick Alléno, le chef du Meurice à Paris, couronné par une troisième étoile Michelin en 2007, a été élu lundi par ses pairs "chef de l'année 2008", a annoncé à l'AFP la revue professionnelle Le Chef, organisateur du trophée décerné depuis 1987.
Plus de 6.000 chefs français forment le corps électoral. Le lauréat désigné à bulletin secret, est celui, qui selon eux, a le mieux représenté la profession au cours de l'année.
Le palmarès 2008 distingue aussi comme "pâtissier de l'année" Philippe Rigollot (Maison Pic à Valence). Le trophée du "sommelier de l'année" revient à Antoine Pétrus (Les Ambassadeurs, Hôtel de Crillon, Paris).
"Chef de l'année 2008", Yannick Alléno met son talent et son imagination au service d'une cuisine parisienne qu'il s'emploie à réinventer pour "l'amener au XXIe siècle", disait-il récemment à l'AFP.
Il succède notamment à Anne-Sophie Pic (2007), Thierry Marx (2006), Olivier Roellinger (2005), Michel Trama (2004), Alain Ducasse (2000) et Joël Robuchon (1986).
Après le lycée hôtelier puis un apprentissage en pâtisserie, Yannick Alléno devient commis de cuisine à l'Hôtel Monceau à Paris. En 1988, il découvre le Japon, dont "le raffinement, le souci du détail" l'impressionnent. Assistant du chef Louis Grondard chez Drouant à Paris, de 1994 à 1999.
Yannick Alléno gagne sa première étoile Michelin aux fourneaux de l'Hôtel Scribe, avant une deuxième trois ans plus tard.
Arrivé au Meurice en 2003, il offre à ce palace parisien sa deuxième étoile l'année suivante. La consécration suprême arrive début 2007 avec un troisième macaron.
Yannick Alléno règne au Meurice (45 couverts) sur une brigade de 74 cuisiniers et dit inventer 80 à 100 plats par an, dont certains sont devenus des classiques de la carte comme la "gelée de bulot aux langues d'oursins".
Le bizutage est interdit en France depuis 10 ans et considéré comme un délit passible de 6 mois de prison. AFP
La scène se répète tous les matins à la faculté de médecine d'Amiens. À l'entrée de l'amphithéâtre principal, des étudiants redoublants surnommés "les carrés" procèdent à une sélection de ceux de première année. Les amis sont admis et les jolies jeunes filles les bienvenues, rapporte RTL qui révèle l'information. Les exclus trouvent refuge dans une salle voisine dans laquelle les cours sont retransmis sur écran géant.