Les abeilles se meurent, le gouvernement promet des mesures pour l'apiculture
Les abeilles se meurent, le gouvernement promet des mesures pour la filière apicole. Selon l’INRA, la survie ou l’évolution de plus de 80 % des espèces végétales dans le monde et la production de 84 % des espèces cultivées en Europe dépendent directement de la pollinisation par les insectes, qui sont pour l’essentiel des abeilles.
Le gouvernement a promis des mesures pour « bâtir une filière apicole durable en France » et sauvegarder les abeilles qui se meurent, ces petits pollinisateurs sans qui nous ne pourrions plus manger de fruits, et qui participent activement à la biodiversité.
Selon l’INRA, qui tire la sonnette d’alarme depuis de nombreuses années, « la survie ou l’évolution de plus de 80 % des espèces végétales dans le monde et la production de 84 % des espèces cultivées en Europe dépendent directement de la pollinisation par les insectes. Or, ces insectes pollinisateurs sont pour l’essentiel des abeilles, dont il existe plus de 1 000 espèces en France, et elles sont en voie de disparition depuis plusieurs années, notamment en raison de l’usage des pesticides.
Ainsi, selon le gouvernement, « dans un contexte d’affaiblissement et de surmortalité des colonies d’abeilles et des pollinisateurs sauvages », le Premier ministre François Fillon a confié à Martial Saddier (Député de la Haute-Savoie) une mission de six mois en vue d’analyser la situation concernant la mortalité des abeilles et de proposer un plan d’action avec Jean Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet.
Le gouvernement va analyser la situation concernant la mortalité des abeilles et proposer un plan d’action, dans 6 mois. |
C’est à l’occasion d’une visite chez un apiculteur dans l’Essonne, que Martial Saddier a présenté son rapport « Pour une filière apicole durable » en présence de Michel Barnier et de la secrétaire d’état à l’écologie Nathalie Kosciusko-Morizet.
Selon le ministère de l’écologie, « le caractère multifactoriel de la mortalité des abeilles met en avant la nécessité de structurer la filière autour d’une interprofession et d’un centre technique pour bâtir ensemble un plan pour une apiculture durable. »
Pour Michel Barnier, « ce plan pour les abeilles est une des briques de la politique globale pour une agriculture durable que je mène au sein du ministère depuis plus d’un an. Les abeilles et les pollinisateurs sont essentiels à l’agriculture et l’ensemble des agriculteurs doit se sentir concerné. Nous devons renforcer la filière apicole, lutter contre les causes de mortalité et promouvoir la biodiversité pour l’agriculture ».
« La subsistance quotidienne de plus des 2/3 de l’humanité ainsi que plus de 40% de l’économie mondiale dépendent directement de la conservation des écosystèmes. A cet égard, la pollinisation des cultures à l’échelle mondiale est évaluée à 153 milliards d’euros » par l’INRA, a rappelé Michel Barnier.
Mais, le pire, c’est que « cette estimation ne tient pas compte du service vital que rendent les pollinisateurs à la nature toute entière. Il est temps de renouveler notre approche de la protection de la biodiversité en intégrant désormais sa valeur économique » a t-il ajouté.
Les Chambres d’Agriculture se sont félicitées de la publication du rapport « Pour une filière apicole durable » tout en soulignant l’intérêt des propositions avancées pour conforter la filière apicole et in fine sécuriser les conditions de pollinisation des cultures. Selon elles, la pollinisation des cultures est « un enjeu pour l’agriculture », alors que ce sont les pratiques agricoles actuelles qui seraient la cause première de la disparition des abeilles avec les mono-cultures et l’usage intensif de pesticides.
Les Chambres d’Agriculture ajoutent qu’elles peuvent concourir à la mise en oeuvre de ce plan de sauvetage des abeilles en : « étudiant des itinéraires techniques en grandes cultures qui favorisent le cycle de vie des abeilles et en assurant l’information des agriculteurs pour la mise en oeuvre des bonnes pratiques correspondantes ; contribuant au suivi de l’extension des parasites des abeilles et à la mise en oeuvre, avec les apiculteurs, de bonnes pratiques sanitaires apicoles ; encourageant la mise en place de jachères favorisant le développement apicole et plus globalement l'accompagnement de l’agriculture vers plus de durabilité. »