Les dirigeants européens et turcs ont plaidé mardi à Prague en faveur de la poursuite active des négociations sur l'entrée de la Turquie dans l'UE, malgré les divisions des pays européens sur le sujet.
"Le processus en cours de négociations sur l'accession montre que la Turquie est de plus en plus proche de l'UE", a déclaré le ministre tchèque des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg dont le pays préside l'UE, tout en soulignant que le règlement de la question chypriote restait un point crucial.
"Les attitudes sur les alliances vont et viennent, on les voit changer parfois pendant le cours de notre vie", a-t-il tempéré à propos de l'opposition de certains pays, comme la France, vis-à-vis de l'intégration de la Turquie.
"Tous les processus d'élargissement ont suscité des oppositions, mais tous ont été un succès, (l'intégration de la Turquie) est soutenue par une vaste majorité de pays et par une vaste majorité au parlement européen actuel", a souligné après lui le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt.
"Nous croyons au succès, l'EU avec la Turquie sera plus forte et plus dynamique (...), l'Europe doit surmonter les divisions du passé pour un meilleur avenir", a ajouté le diplomate dont le pays, un des principaux partisans de l'adhésion turque, prendra la présidence semestrielle de l'UE le 1er juillet.
Le président français Nicolas Sarkozy a récemment réaffirmé son opposition à l'entrée de la Turquie dans le bloc européen, affirmant qu'une majorité de pays partageaient ce point de vue.
"Aujourd'hui, cette discussion n'est pas très productive et risque de porter tort aux relations bilatérales pour de mauvaises raisons", a averti le ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan au cours de la conférence de presse conjointe.
En même temps, "il y a un fort consensus sur la poursuite du processus; c'est une situation gagnant-gagnant pour l'UE et pour la Turquie; aussi pourquoi ne pas poursuivre et attendre la fin pour avoir une grande discussion" et une décision finale sur l'entrée du pays musulman dans l'UE.
Vu d'Ankara, "nous avons une pleine volonté de poursuivre le processus d'accession et de progresser", a-t-il ajouté.
"Nous poursuivons notre processus de réforme qui est toujours plus satisfaisant chaque année", a-t-il assuré.
Le chef de la diplomatie turque a réaffirmé la volonté de son pays d'ouvrir d'ici à juin deux chapitres supplémentaires sur les 35 qui jalonnent ses négociations d'adhésion.
Depuis le début de ses pourparlers en octobre 2005, Ankara a ouvert seulement 10 chapitres. Huit des 35 sont gelés depuis décembre 2006 en raison de la non reconnaissance de Chypre par Ankara; cinq autres, directement liés à l'adhésion, sont bloqués par la France.
Chypre est divisée depuis 1974, lorsque l'armée turque a envahi le nord de l'île après un coup d'Etat de Chypriotes grecs soutenus par Athènes et qui voulaient rattacher l'île à la Grèce. Le récent retour au pouvoir des nationalistes à Chypre-Nord a fait naître des inquiétudes quant à l'avenir des pourparlers de paix en cours avec l'administration chypriote-grecque.
Outre la question chypriote, la normalisation des relations diplomatiques avec l'Arménie, le respect des minorités culturelles et les réformes dans le secteur de l'énergie figurent parmi les points importants encore à régler, a indiqué le commissaire européen Olli Rehn à l'issue de la réunion de Prague.
AFP
La nouvelle estimation inclut 2.712 milliards de dollars de pertes liées à des dépréciations d'actifs financiers américains, 1.193 milliards liées à des actifs européens et 149 milliards liées à des actifs japonais.
Ces pertes sont encore potentielles (le FMI estime que la détérioration du crédit pourrait encore s'aggraver, par exemple du fait de l'exposition des banques européennes à celles d'Europe de l'Est), et ne seront pas entièrement supportées par les banques. Le FMI calcule qu'elles en assumeront au total 2.470 milliards (61%) et que deux tiers des pertes restent encore à admettre sur ce total.
Selon le Fonds, "le système financier mondial reste soumis à très rude épreuve, à l'heure où la crise s'étend aux ménages, aux entreprises et aux banques, tant dans les pays avancés que dans les pays émergents". En effet, les actifs des banques "continuent de se dévaloriser", sous l'impact du net ralentissement de l'activité économique. L'institution appelle donc à "d'autres mesures énergiques et efficaces et une plus grande coopération internationale pour entretenir [le] redressement, rétablir la confiance du public dans les institutions financières et normaliser les marchés".
Le FMI estime que, pour parvenir à retrouver des fonds propres correspondant à 1/25ème de leurs crédits, les banques américaines et européennes vont devoir respectivement rassembler 275 milliards et 600 milliards de dollars de capitaux. Le chiffre se monterait à respectivement 500 et 1.200 milliards pour revenir aux normes qui prévalaient au milieu des années 1990.
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"Nous allons maintenant au-delà du cirque de lundi"
Plusieurs pays, dont Israël, les États-Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie et la République tchèque, n’étaient pas venus ou avaient quitté les débats. Les participants restants souhaitaient revenir sur les buts primordiaux de la conférence d’examen contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.Espoir
Devant un énième contrôle de sécurité destiné aux ONG, Africaines en boubous colorés et groupes de femmes voilées se suivaient dans le calme. Philippe Dam, représentant de Human Rights Watch à Genève, se disait persuadé que cette conférence allait « relancer les Nations unies en faveur d’une lutte contre le racisme et qu’il serait regrettable de la boycotter après tant d’efforts, car ce serait tourner le dos aux victimes ».Le parquet de Paris s'est opposé à l'ouverture d'une information judiciaire sur les biens acquis en France par trois chefs d'Etat africains, Omar Bongo, Denis Sassous Nguesso et Théodore Obiang, estimant que la plainte déposée par deux associations et un ressortissant gabonais, notamment pour "blanchiment", était irrecevable, a-t-on appris lundi de sources judiciaires.
En décembre, les associations Transparence International France et Sherpa, ainsi qu'un ressortissant gabonais, Grégory Ngbwa Mintsa, ont déposé une plainte contre X pour "recel de détournement de fonds publics", "blanchiment", "abus de biens sociaux" et "abus de confiance". Elle vise les présidents Omar Bongo (Gabon), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et Théodore Obiang (Guinée-Equatoriale).
Dans ses réquisitions d'irrecevabilité, transmise la semaine dernière à la juge d'instruction Françoise Desset, le parquet considère que les plaignants n'ont aucune qualité pour agir en France et ne peuvent se prévaloir d'aucun préjudice, précise-t-on de mêmes sources. La juge d'instruction n'est pas tenue de suivre les réquisitions du parquet et peut décider d'enquêter sur les faits visés.
"Comme toute personne, les associations doivent justifier d'un préjudice personnel et direct pour être admises à se constituer partie civile", estime le parquet dans ses réquisitions, que l'Associated Press a pu consulter. Transparence International France "ne saurait (...) être directement et spécialement touchée par les faits, eux-mêmes peu circonscrits, qu'elle dénonce, en l'espèce les détournements de fonds publics de trois Etats africains", poursuit le parquet.
Quant au ressortissant gabonais, le parquet considère qu'il n'a pas été personnellement lésé par les faits qu'il dénonce. "Les faits de recel de détournement de fonds publics de l'Etat gabonais dénoncés par Grégory Ngbwa Mintsa, à supposer qu'ils soient établis, ne sont susceptibles de causer un préjudice direct qu'à cet Etat".
Joint par l'Associated Press, l'avocat de Sherpa, Me William Bourdon, n'a pas souhaité commenter ces réquisitions de refus d'informer du parquet, mais a précisé qu'il allait déposer à la juge d'instruction "une note complémentaire" en réplique au parquet.
Cette décision du parquet de Paris est sans surprise et devrait satisfaire les trois pays concernés. En effet, deux plaintes simples avaient été classées sans suite au terme d'une enquête préliminaire qui avait donné un reflet à peu près exact du patrimoine détenus en France par ces présidents africains ou leurs proches.
De nombreux biens immobiliers sont ainsi détenus par ces chefs d'Etat ou par leurs familles, notamment dans les quartiers chics parisiens. L'enquête a également identifié leurs comptes bancaires, ou ceux des proches, ainsi que les nombreuses voitures de luxe -Aston Martin, Bugatti ou Mercedes- achetées parfois en espèces ou, comme pour l'une des filles du président Bongo, par chèque d'un avocat français et de la Paierie du Gabon en France. AP