Une flamme s'échappe d'un navire de forage récupérant du pétrole, le 13 juin 2010 au large des côtes de la Louisiane

"Sur la période de 24 heures qui s'est achevée à minuit la nuit dernière (de jeudi à vendredi, ndlr), nous avons été en mesure de récupérer 25.000 barils de pétrole", s'est réjoui vendredi l'amiral Thad Allen, chargé de coordonner la lutte contre la marée noire. Il a ajouté que BP espérait porter ce volume à 53.000 barils par jour d'ici fin juin.

Jusqu'à présent, BP récupérait 15.000 barils par jour, alors que le puits situé à 1.500 m de profondeur et à 80 km des côtes américaines crache chaque jour entre 35.000 et 60.000 barils (jusqu'à 9,5 millions de litres) de pétrole.

Près de deux mois après le début de la catastrophe, le contrôle des opérations devrait changer de main: le président de BP Carl-Henric Svanberg a déclaré vendredi que le directeur général du groupe, Tony Hayward, allait abandonner la gestion quotidienne de la marée noire à un autre responsable du groupe pétrolier, Robert Dudley.

Cependant, un porte-parole de BP aux Etats-Unis a tempéré cette annonce en expliquant: "M. Dudley et son équipe prendront le relais une fois que la crise immédiate sera passée".

Personnage central et controversé de la crise, Tony Hayward a subi jeudi les foudres des élus américains ulcérés par les errements de son groupe face à la marée noire, leur répondant qu'il était "personnellement anéanti" et que le pétrolier "ne connaîtrait pas de repos" avant d'avoir nettoyé les dégâts.

Le président américain Barack Obama a obtenu mercredi que les dirigeants de BP, convoqués à la Maison Blanche, acceptent de mettre 20 milliards de dollars sur un compte bloqué pour indemniser les victimes de la marée noire.

BP a aussi accepté de mettre en place un fonds de 100 millions de dollars en faveur des ouvriers du secteur du pétrole licenciés à la suite de la catastrophe.

"Ce que le président pense et croit et que nous allons nous assurer de rendre possible, c'est que les gens qui ont été touchés par cette marée noire (...) vont être indemnisés par BP", a assuré vendredi le porte-parole adjoint de la Maison Blanche, Bill Burton.

Autre coup dur pour BP vendredi, l'agence de notation financière Moody's a dégradé de trois crans la note de sa dette à long terme. Cette décision "reflète l'aggravation de l'impact attendu de la marée noire", a précisé Moody's.

Malgré les mauvaises nouvelles, le président de BP a rappelé vendredi que le groupe disposait d'une puissance financière colossale. "BP est une entreprise très solide" et "nous y survivrons", a assuré M. Svanberg. Une disparition du groupe à cause de cette catastrophe, "ne peut pas se produire", a-t-il ajouté.

Face à l'ampleur de la catastrophe écologique, 22 pays, du Canada au Japon, ont proposé leur aide aux Etats-Unis. La plupart des offres reçues sont encore "en phase d'examen", a indiqué le département d'Etat américain.

Seule la proposition française de fournir des dispersants aux Etats-Unis a été déclinée d'emblée, l'utilisation du type de produits chimiques offert étant interdite aux Etats-Unis.

Les Etats-Unis ont indiqué qu'ils paieraient pour l'aide apportée, même si BP a déjà acheté la plupart des équipements envoyés jusqu'à présent.

 

AFP