Des pêcheurs avec à l'arrière plan la mosquée Yeni camii située au coeur d'Istanbul le 16 janvier 2007

 

Istanbul a été désignée par l'Union européenne en 2006 comme capitale européenne de la culture 2010, première ville turque à endosser ce titre, et espère attirer, avec quelque 170 événements culturels prévus, jusqu'à 10 millions de visiteurs.

A titre de comparaison, l'ancienne capitale des empires romain, byzantin et ottoman a accueilli 7,5 millions de touristes en 2009.

Mais cette désignation a également une dimension politique pour un pays dont le processus d'adhésion au bloc européen, entamé en 2005, est récusé par plusieurs Etats membres comme la France et l'Allemagne, estime Cengiz Aktar, spécialiste des relations Turquie-UE à l'université stambouliote de Bahçesehir.

"Il y a évidemment un lien entre ce titre (de capitale européenne) et le processus européen de la Turquie, ne serait-ce que dans la possibilité qu'il offre de montrer la Turquie en Europe et l'Europe en Turquie", estime l'analyste, par ailleurs un des initiateurs de la candidature stambouliote.

De nombreux concerts, animations de rues et feux d'artifice sont prévus samedi dans mégapole. Plusieurs musées ont prévu de rester ouverts jusqu'à minuit.

Quelque 5.000 invités sont attendus pour une réception en présence du président Abdullah Gül et du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Une vingtaine de pays doivent être représentés au niveau ministériel, selon les organisateurs.

Fondée par l'empereur romain Constantin en 330 sous le nom de Constantinople, Istanbul, aujourd'hui une gigantesque agglomération de quelque 14 millions d'habitants s'étalant sur des dizaines de kilomètres autour du détroit du Bosphore qui sépare l'Europe et l'Asie, se veut un pont entre les cultures.

L'agence "Istanbul-2010", chargée du programme de capitale culturelle, a retenu quelque 520 projets, pour deux-tiers liés à la mise en valeur du patrimoine historique, et un tiers de manifestations artistiques, selon le secrétaire général d'Istanbul-2010, Yilmaz Kurt, cité par l'agence de presse Anatolie.

Parmi les événements attendus figurent l'ouverture en juillet du "Musée de l'innocence", conçu par le prix Nobel de Littérature Orhan Pamuk, l'exposition "De Byzance à Istanbul" (septembre-novembre), déjà présentée à Paris, le festival européen du théâtre universitaire (mai) ou encore un concert du groupe irlandais U2 (septembre).

Istanbul, Essen et Pécs prennent le relais des villes de Linz (Autriche) et Vilnius, Capitales de la culture en 2009.

AFP